Rien à faire : les seules infos que l’on peut trouver à ce jour sur Koïï nous mènent toutes à ce seul et unique speech exaltant le culte d’un vague secret, anonymisant au passage les auteur.es de cette nouvelle formation locale… Secret devenant d’ailleurs bien fâcheux et contrariant, quand l’écoute du délicieux premier single « SAKURA » nous rend si curieux de l’identité des protagonistes. Focus sur l’une des prochaines nouvelles vagues musicales prête à déferler lentement, mais sûrement, avec tout son talent sur notre ville et au-delà.
Une œuvre électro autour du thème du Secret ?
Un logo mêlant deux poissons, un artwork vaporeux mêlant nature et silhouettes fantomatiques, et la certitude que cet électro ciselé, accompagné par une voix féminine suave à souhait, va rafler plus d’un prix en plus de nos cœurs, constituent à peu près les seules choses que l’on sait aujourd’hui concernant Koïï. L’auditeur.ice, qui ne peut devenir qu’instinctivement captif.ve de ce diamant brut dès la première écoute, devra apprendre en effet pour le moment à se rassasier uniquement des quelques envolées planantes délivrées par le premier single SAKURA, sorti le 23 Juin sur les ondes, avant de goûter d’autres morceaux prévus au compte-goutte jusqu’à la sortie d’un premier EP « Confidence », courant octobre 2024.
Si la « biographie » du projet avoue que Koïi représente « une invitation à transgresser le secret », en nous « laissant entendre les confidences entre elle, chanteuse à fleur de peau et lui, beatmaker au toucher fluide. « , le texte, lui, accompagnant ce premier titre SAKURA sur leur site web, confirme bel et bien cette envie de raconter l’équilibre précaire des relations (« Trouver ma place dans cette histoire à deux. Se sentir peu à peu perdre pied dans une relation qui m’étouffe. Comment faire pour prendre du recul, retrouver un équilibre, alors que notre histoire file à toute vitesse depuis qu’elle a commencé ? Est-ce que le problème vient de moi ? Lui laisser une dernière chance en prenant le temps, c’est finalement perdu d’avance…. » )
Et si SAKURA n’était alors que la première confidence d’un long secret inavouable, dont chaque titre explorerait la lumière et l’obscurité d’un sentiment précis ? En évoquant les confidences d’une relation intime, cherchant son équilibre au milieu des ambivalences des sentiments (amoureux?), Koïï semble donc là annoncer à demi-mot la construction d’un concept-album riche, à la recherche de sons précis, dont chaque morceau devient le maillon d’une chaîne logique, quasi littéraire – en somme, un voyage bien pensé, grâce à une exploration poussée de la complémentarité électro/voix. Un peu torturé, mais surtout poétique, le duo anonyme semble vouloir nous emmener loin dans les abysses avec ses vibes éthérées … Pour notre plus grand plaisir.
Koïï : un projet prometteur ?
Et on ne va pas se mentir, il n’y a qu’à écouter ce premier single pour deviner la maturité musicale du projet. Puis les fleurs de cerisier en artwork, c’est quitte ou double : et là, on est plutôt sur du qualitatif, sans hésiter.
Et tout cas, l’ambition du projet semble convaincre : porté par le label marseillais I.O.T. Records, Koïï a été sélectionné par la Belle Électrique cette année pour intégrer son dispositif d’accompagnement HAUTE FRÉQUENCE, qui, rappelons-le, aide à l’envol « d’artistes professionnel.le.s de l’agglomération Grenobloise ayant déjà une bonne expérience et présentant une véritable dynamique en dehors du département. «
Mais alors, qui sont ces musicien.nes mystères, visiblement déjà connu.es du territoire ? A Music’n’Gre, nous ouvrons le débat avec nos propres hypothèses (sans douter erronées…). Si d’après les visuels, le beatmaker semble s’apparenter à Sumac Dub (?), la voix féminine nous fait tout de même beaucoup penser à celle de Nalya JO (The Next Tape), tous deux musiciens chevronnés de la scène grenobloise. Peut-être l’avenir pourra-t-il nous dire si on a raison ou tort ? Peu importe, pour le moment écoutons simplement les douces confessions de ce duo mystérieux – déjà ô combien ravageur…