Si le post-métal se passionne à étudier sous tous les angles la profondeur de nos sentiments sombres – histoire de faire du Beau avec du glauque à la baudelairienne – ce n’est pas toujours que le genre enfante de vrais poètes prêts à vous prendre aux tripes. Mais au-dessus de la mêlée, faite de copies de grands noms et de quelques bonnes adresses, peut s’ériger parfois quelques véritables monuments en devenir prêts à vous saisir de l’intérieur, avec quelque chose d’étonnement novateur et puissant par la finesse des compositions. Des monuments qui sortent de terre un peu du jour au lendemain, sans prévenir, faisant rapidement de l’ombre aux autres grâce à une maturité déconcertante… C’est le cas du projet grenoblois AZIMUT, un groupe ambitieux en pleine éclosion, qui nous jette allègrement au visage tout son potentiel – ce qui n’enlève rien à leur charme, bien au contraire.
Déjà dans la cour des grands ?
On ne peut pas non plus être totalement crédules face à la qualité musicale du groupe : tout simplement parce que Grégory Burille (guitare), Matthieu Perrin (guitare), Jérémy Blanc Tailleur (synthés et machines), Franck Marcadon (chant), Jonathan Battandier (batterie), et James Leonard (bassiste) ne sont pas des noms totalement inconnus aux oreilles des grenoblois.ses. En effet, les 6 membres de AZIMUT ont déjà fait parti de groupes metal reconnus localement pour leurs propositions – tels que Barús, Maïeutiste, Gliesers, Synematic, ou encore Synapses, qui fait trembler la scène locale depuis 2016 avec son metalcore-electro pointu et ravageur. On comprends alors aisément que le melting-pot d’expériences de tous ces passionnés puisse clairement faire des chocapic – voir que AZIMUT puisse prétendre devenir le projet plus abouti de leurs parcours, matérialisant une sorte d’accomplissement créatif collectif.
Dans tous les cas, leur discrète émergence sur les internets depuis l’année dernière n’enlève en rien au poids de leurs ambitions. Intégré au collectif Eptagon, AZIMUT semble veiller plus que sérieusement à son avènement tranquille mais sûr, en s’affichant d’emblée auprès des plus grands – et ce, dès leurs premières scènes. Le 27 mai 2022, lorsque le groupe assure sa première date (!), à Grenoble, c’est en tant que première partie de Hangman’s Chair et auprès de Catchlight à l’Ampérage. Mmmh. Puis, histoire de continuer sur sa lancée, le groupe s’octroie une deuxième apparition avec un line-up tout aussi bluffant le 13 Octobre 2022 à l’Ilyade, puisque c’est aux côtés de Bossk et de Envy qu’ils régaleront un public exalté. Que dire de plus ?
L’écoute des trois premiers single du groupe, distillés sur les réseaux ces derniers mois, laisse sans voix. Et si « Écho Limpide » (avec son clip de 9mn !), « Au Cœur d’une destinée Erratique » et « Thanatophilie » (passion des cimetières, pour celles & ceux qui ne connaissent pas la définition de ce mot bizarre) exposent une puissance significative, le chant en français assumé et parfaitement maîtrisé fait toujours plaisir au passage. Le premier album du groupe est alors annoncé pour le 6 octobre 2023. Avis donc aux amateur.ices de Mogwaï, Cult of Luna et tous les mastodontes du genre, ne ratez pas l’occasion, car il est bien possible que cette fois-ci, votre prochain coup de coeur soit grenoblois.
Pour les découvrir en live :
Lethal Waves Productions reprend du service une dernière fois pour une affiche (quasi) 100% post metal et post rock à l’Ampérage le 13 octobre 2023 ! A cette occasion, AZIMUT assurera la release party de leur premier album aux côtés des annéciens de The Third Project, des grenoblois de Vercors, et des montpelliérains de Vesuve.
Tracklist du futur album :
1. Desseins Illusoires
2. Écho Limpide
3. Persona Non Grata
4. Au Coeur d’une Destinée Erratique
5. Douce Frénésie
6. Catharsis
7. Euphémismes
8. Thanatophilie
9. Palabres Enflammées