Après la sortie de notre article du 25 septembre présentant le groupe grenoblois Azimut et son post-metal quelque peu torturé, ce qui était annoncé arriva : leur premier album, « Dans les méandres », plutôt attendu, a enfin vu le jour sur les réseaux le 6 octobre. La release party prévue à l’Ampérage vendredi dernier fût alors l’occasion de découvrir en live l’ensemble de leurs morceaux – mais aussi, de mettre à l’affiche une petite poignée de bons groupes dans la même veine, ou presque.
Pour le coup, ce soir-là Azimut était pour la première fois en tête d’affiche, et avant eux trois groupes ont défilé sur les planches : Vesuve (de Montpellier), Vercors (nos grenoblois), et The Third Project (d’Annecy). Et je ne sais pas si c’était fait exprès – si, quand même ? -, mais la soirée fût un lent et progressif passage de la lumière à l’obscurité, en nous faisant passer, entre autre, de la B.O de film d’action émouvant à la B.O de film d’épouvante.
Quoique cette descente dans les abysses fût étrangement agréable, la découverte en live de Azimut, au son brut très introspectif, ne fût pas simple après le groove ô combien jouissif de The Third Project. Car si le post-metal/rock assez mélodieux – et son bassiste génial – de Vesuve pouvait encore nous laisser un peu rêveur.se, et que l’arrivée de Vercors a rapidement pu commencer à échauffer les esprits, le troisième groupe a quant à lui tenu entre ses mains un public engagé et totalement séduit par un post-metal rock chauffé à blanc et une énergie scénique incroyable. L’arrivée de Azimut, prévue après l’humour du trio et ses riffs ultra-saturés quasi dansants, a donc fait redescendre de quelques degrés la salle, qui a eu besoin de quelques minutes d’adaptation pour s’approprier le post-metal noir du groupe.
Sur scène, on découvre alors une ambiance scénique tout en clair-obscur (surtout obscur, un véritable bonheur pour prendre des photos obviously) mais aussi, la présence nerveuse du chanteur, oscillant entre une attitude semi-passive et rentre-dedans, demandant tout d’un coup à une personne du public de lui tendre le micro pendant un morceau, ou alors se jetant dans la foule sans prévenir ou encore se laissant crouler au sol de façon random – avant de se remettre quasiment en retrait de la scène. Avec six musiciens au total, il n’est pas toujours simple d’occuper l’espace librement, mais cette ambiance un peu « figée » globalement n’enlève en rien la charge émotionnelle de la musique, au contraire souvent. Les chants longs et intenses sont impressionnants, et l’instrumental « carré » du début à la fin. Les morceaux se déroulent comme des chapitres, avec une grande fluidité, et dans la salle plane comme un air d’admiration à peine caché – ce qui j’imagine, sera le meilleur retour que Azimut puisse avoir de son travail.
Pour voir l’album complet des photos de la soirée :