Créée en 2014, l’association Les Apéro’Artistiques (AA) organise des évènements dédiés à « l’expression sous toutes ses formes ». Objectif : « réunir des gens de tous horizons. Des novices, des curieux, des mordus, des amoureux, des professionnels au même endroit, au même moment dans un espace libre et convivial ». Rencontre avec Fanny Lovera, actuelle présidente de l’association.
« Aux AA ça jam, ça peint, ça bricole ! » et ça déconne. Théâtre, musique, sculpture, mosaïque, dessin… L’association Les Apéro’Artistiques (AA) se veut un lieu d’expression et d’échanges où toute discipline artistique a sa place. Une seule constante : la création collective. Il n’y a aucune « mise en avant d’artiste » à titre individuel souligne Fanny Lovera, actuelle présidente de l’association.
Le but : « mettre pleins de gens en relation pour qu’ils créent ensemble.» Même les gens qui ne connaissent pas le milieu artistique ou une discipline peuvent venir et « apprendre pleins de choses ». D’ailleurs Fanny Lovera l’avoue, sans les AA elle ne se serait jamais essayée à la mosaïque.
Un lieu dédié à l’AArt et à l’AApprentissage
A l’origine de l’aventure, « deux copines » Isaline et Flore, aujourd’hui respectivement chargées de la régie générale et de l’équipe programmation. « Le principe [était] de mettre en relation leurs potes qui font de l’art » pour « créer une communauté d’artistes » d’après Fanny Lovera.
Aujourd’hui la communauté s’est agrandie, attirant des gens de tous horizons, néophytes comme professionnels désireux d’échanger et réaliser des projets parfois « poussés » à l’image des ateliers « Noise ». Les participants pouvaient en l’occurrence lors du dernier atelier de distorsions sonores « découvrir le synthétiseur analogique modulaire […] propice à la création de sons improbables et volatiles, grâce à d’innombrables possibilités de connections entre ces modules ».
L’association accordant une place prépondérante à l’apprentissage, les mercredis des ateliers d’écriture sont dispensés de même que des AAteliers d’initiation au Jam jusqu’au mois de juin. D’ailleurs ce jeudi 10 ce n’est pas ravioli mais bien session jam. L’association organise habituellement ce rendez-vous le troisième jeudi du mois. Exceptionnellement, les plus gourmands pourront se faire plaisir chaque jeudi jusqu’au 21 juin.
Chaque mois un évènement thématique « AA » est organisé. « Carnaval de Dunkerque », « Retro gaming », « Sauf une fois au chalet »… L’originalité et l’humour sont au rendez-vous.
Sans oublier des concerts et des évènements conceptuels à l’instar de la soirée pour public averti P »AA’int Edition avec le groupe d’électro métal Pixeledic où « les gens pouvaient rentrer dans une espèce de sas de bâche et se jeter de la peinture » s’amuse Fanny Lovera.
Tous les deux ans l’association organise un festival, le Tatagash, son plus gros budget. Objectif : « avoir un festival à portée humaine, que les gens s’y retrouvent […] et qu’ils aient l’envie de venir pendant l’année » affirme Fanny Lovera.
Au programme : « beaucoup d’ateliers » et une partie LAAB, sorte de cadavre exquis où plasticiens, comédiens, auteurs et metteurs en scène se rencontrent pour créer dans un délai imparti une œuvre théâtrale et la présentent au public.
Le festival est également l’occasion de mettre en avant la scène locale : « on essaye de trouver des groupes soit locaux soit qu’on a déjà vu à Grenoble et qu’on a beaucoup apprécié » et qui n’ont pas pu être diffusés au cours de l’année, souligne Fanny Lovera.
L’occasion en parallèle de promouvoir des structures locales, telles que Grecup qui avait conçu et construit « tout le mobilier et la décoration […] à partir de récupération de palette et grâce à la transmission de savoir faire aux bénévoles. »
Une association « auto-gérée » et engagée
Après avoir connu quelques problèmes de cohabitation à Échirolles, Les Apéro’Artistiques ont déménagé depuis l’été dernier, troquant « la cave d’Isaline » (et le mécontentement des voisins) pour un entrepôt au Fontanil avec en prime le soutien du propriétaire et celui de la municipalité.
Les AA étant une association privée (à laquelle il faut adhérer) et « auto-gérée », elle ne touche « aucune subvention ». Pas de salariés non plus, les bénévoles assurent le fonctionnement de la structure. « On n’est pas dépendant d’une mairie ou d’un parti politique » insiste Fanny Lovera, évitant ainsi bon nombre de problèmes que certaines associations peuvent rencontrer.
10 ans de Retour de scène, soirée des bénévoles d’Hadra… L’association prête en outre ses locaux à d’autres associations dont elle est proche ou avec qui elle partage des « connexions humaines » et n’hésite pas à monter au créneau pour soutenir d’autres structures.
Basée « sur le principe de la création collective, de la rencontre et de l’échange artistique interdisciplinaire [partageant] cette volonté de défendre les initiatives culturelles et artistiques en tout genre » l’association organisait ainsi le 7 avril une soirée de soutien au Bauhaus, sommé de fermer ses portes pendant deux mois après décision préfectorale pour nuisances sonores.
Cette année, pas de Tatagash par manque de moyens mais l’association organisera très probablement « Le street culture » à la place, un évènement consacré à la culture hip-hop…