Azajilly, le duo romantique « en quête de l’ailleurs » sortait en octobre dernier son premier EP éponyme. Un véritable bijou de douceur pour se cocooner, qu’il fera bon d’écouter en période hivernale, plaid sur les épaules, tisane à la main. Rencontre avec Jil et Alex, les membres de ce duo poétique. 

 

Quand est né le projet Azajilly ?

[Jil] : On se connaissait depuis quelques années et on avait l’idée de faire du son ensemble. On sentait qu’il y avait un truc à faire. Alors un jour, on a commencé à créer et c’était très naturel, fluide.

[Alex] : On s’est apporté mutuellement ce qui nous manquait et ce dont on rêvait musicalement !

 

Comment se développe votre univers musical ?

[Jil] : On évolue quelque part entre la dream-pop, le shoegaze, l’indie rock. On a chacun plein d’influences différentes et on mélange ça inconsciemment. Du coup c’est toujours un peu une surprise quand on crée un titre, de voir comment on va s’accorder cette fois-ci, et celle d’après.

 
 
azajilly
 
 

[Alex] : On a commencé avec des synthés, des samples et la voix. Petit à petit ça évolue, on vient d’ajouter la guitare sur les nouveaux titres, c’est l’instrument que je préfère, avec lequel je suis le plus inspiré. Notre univers se construit aussi en lien fort avec nos influences, que ce soit Burial et Grouper pour ma part, ou Mazzy Star et Melody’s Echo Chamber pour Jil.

 

Azajilly est votre premier EP. Pourquoi avoir choisi le même nom que votre duo ?

[Alex] : On voulait juste balancer nos derniers sons et puis c’est devenu un EP. On s’est beaucoup pris la tête au début du projet, à sortir des clips, des sons qu’on triturait dans tous les sens pour arriver à un mix parfait. En fait là, on voulait juste faire simple et authentique. Alors on est repartis à zéro.

 
azajilly
 

[Jil] : On s’est installés à Lyon en août et on s’est mis à la compo dans ce nouvel environnement. Voilà le résultat. C’est un peu la phase de transition pour nous. Les expérimentations qu’on faisait avant pour se trouver, et puis maintenant l’envie de revenir à l’essentiel : juste de faire de la musique et de s’éclater à le faire.

 

Comment s’est façonné cet EP ?

[Jil] : On tourne toujours autour de visions d’un monde invisible intrinsèquement lié au nôtre… C’est une source d’inspiration inépuisable. Et puis on a beaucoup puisé dans nos émotions. Car après la pause de l’été on avait vécu plein de trucs chargés émotionnellement et on a juste déversé ça en musique dans une sorte d’urgence.

[Alex] : Les sons se sont créés assez rapidement d’ailleurs. On a fait un tri bien sûr pour garder l’essentiel. Finalement on venait d’arriver à Lyon mais on s’est enfermés pendant un mois pour réussir à mettre les mélodies sur nos ressentis !

 

 

De « Clouds » à « Mystic blue », l’EP déroule-t-il une histoire ou chaque morceau est indépendant ?

[Jil] : On a créé ces titres dans l’ordre, l’un après l’autre. “Clouds” c’est la perte d’un être cher, ici précisément c’est Mimile mon grand-père. Il nous envoie souvent des petits signes depuis l’ailleurs alors on a voulu lui faire un petit clin d’œil. Ensuite il y a “Tangerine girl”, une chanson d’espoir et de libération après le deuil, inspirée du voyage de notre amie Clothilde à Tanger, ses rencontres là-bas, ses prises de conscience.

[Alex] : “C’est là” arrive après l’aventure comme une chanson-cocon pour se reposer. Elle m’évoque la plage, une lente marche à l’aube ou au coucher de soleil. Pour Jil, c’était plutôt la grotte où elle se ressource. J’ai pris énormément de plaisir à composer les riffs, autant certains titres prennent plus de temps, autant celui-là a été très court et intense, une création “fleuve”.

[Jil] : Et puis « Mystic blue » clôt l’aventure sur une grosse dose de nostalgie. Car perso, même si la plupart du temps je vais bien, il y a des moments où je sombre dans des peines du passé, des poids que je me traîne encore. Et c’est normal de pas toujours avoir le moral au top.

 

 
[Alex] : On essaye de transformer ce qui nous ronge en quelque chose de beau, artistique, comme une thérapie. L’idée de base de ce titre c’était de se laisser complètement aller, sur l’instru, le chant, on voulait expérimenter avec de nouveaux effets, essayer de partir un peu en roue libre !

 

Que représente cet EP pour vous ?

[Jil] :  Finalement cet EP c’est juste un instant de vie, on rentre dans une histoire en cours, elle nous emmène dans plusieurs lieux vivre quelques péripéties, un voyage et puis on en ressort d’un coup, à mi-chemin. L’histoire continue ailleurs… Et si au passage on a attrapé quelques visions inspirantes d’un autre monde, si on s’est laissés entraîner par quelques notes psychés en rêvassant et que ça a fait du bien par là où c’est passé, tant mieux !

 
© Azajilly
 

[Alex] : On s’est vraiment rendu compte pendant cette création qu’on faisait du son pour faire du bien à notre âme, et on espère en toucher quelques-unes par la même occasion. Pour ça fallait qu’on prenne un peu plus de risques, des compos moins réfléchies, moins hyper-abouties, mais plutôt quelque chose d’honnête et brut. Laisser le tout très vivant. Faut dire qu’on enregistre comme on peut dans une chambre-studio qui donne sur une rue très animée et que je mixe tout ça avec les moyens du bord !

 

Prochaine étape du voyage ?

[Alex] : Toujours composer plus ! Et sortir les titres quand ça nous vient, quand ça nous fait plaisir…  On en a un qui va pas tarder d’ailleurs !

[Jil] : On a eu la chance à l’automne de travailler nos nouveaux titres en résidence à l’Épicerie Moderne, on a été super bien accompagnés techniquement, et on a eu plein de nouvelles idées pour s’éclater encore plus en live avec nos pédales par exemple. Donc maintenant il faut mettre ça en pratique, pour faire de belles scènes en 2020.

 

error: Contenu protégé !