Collapse est une référence à ne pas manquer en matière de rock/métal instrumental sur Grenoble. Mais à vrai dire, leur coller une étiquette précise serait une erreur : à voir de plus près, on découvre en réalité une musique qui souhaite simplement écrire et raconter les émotions. Ambitieux.
Une musique cinématographique
Le groupe nous sert depuis 2011, année de sa création, des compositions sorties droit d’un univers cinématographique avec des morceaux ambiants et très émotionnels. J’emploie le mot « cinématographique » car la chose à laquelle on pense en écoutant les longs titres de Collapse, c’est principalement aux musiques instrumentales de film. La musique est très visuelle, dans le sens ou elle nous fait vite émerger des sensations que l’on collerait spontanément à des séquences de films intenses. Pour autant, le genre ne rentre pas dans le cliché.
Que ces séquences soient inquiétantes, dérangeantes, ou au contraire emplies d’énergies et de force, elles défilent dans nos crânes avec une subtilité qui nous confirme le talent des musiciens. Avec Collpase, chacun y colle les images et les projections de soi que le morceau l’inspire. On a ici une musique qui nous laisse libre interprétation, dans laquelle il est possible d’imaginer ce que l’on veut, comme si chacun pouvait y écrire son histoire.
Collapse : retour sur leur parcours
Collapse a su se faire un nom au fil de la création de leurs premiers deux albums.
Le 1er, du même nom que le groupe, sort en 2011 et expose 7 pistes donnant les bases de leur identité : un fort pari sur les guitares, et la quête d’un imaginaire sombre. Les titres, souvent constitués en eux-mêmes de plusieurs « séquences », alternent des ambiances très différentes. Le groupe jongle avec l’angoisse, l’espoir, l’étouffement, le découragement, la douleur, l’entrain, toutes ces impressions renforcées par une richesse de sonorités (même en dehors de la formation rock classique, comme le violon notamment). Leur musique semble avoir pour vocation de refléter tout simplement -ce qui est pas si simple-, ce que nous sommes : un enchaînement sans fin d’états d’âmes en évolution. Si certains tentent de mettre des mots sur les émotions, Collapse tente d’y attacher des mélodies. Ce 1er album instrumental marque cette intention forte. Les titres à retenir de ce premier CD sont pour moi « Citizen grave » et « death swan ».
Leur EP B-Sides, -sorti début 2013- revient quant à lui sur une version acoustique de « A place to hide » plutôt intéressante, s’ajoutant à d’autres morceaux qui explorent toujours plus de nouvelles sonorités.
The Fall, leur dernier album, (fin 2013), met en scène durant 9 tracks les sentiments de personnes sur le point de commettre l’irréparable : le suicide. Voilà une certaine complexité de sentiments menant donc à « la chute ». Un album sombre, tout en finesse. L’identité s’aiguise, mais pourtant quelques défauts se confirment également : même si l’approche intellectuelle de la musique est pertinente, il y a quelque chose de prévisible qui tend à se créer, avec des longueurs peut être trop récurrentes. Quoiqu’il en soit, il y a une belle contradiction entre un état d’esprit tragique global et la beauté des mélodies. On passe aisément d’une sérénité sans faille à une violence vertigineuse. Les pistes intéressantes à retenir sont certainement « You grace is out of time », « Bringing out the dead » et « Hope you’re in peace now ».
Le groupe est actuellement en pleine écriture de leur troisième album. Affaire à suivre… Tout ce qu’on espère est une suite digne de leur 40 dates déjà effectuées, qui ont prouvé une notoriété assez méritée. Surprenez-nous !
On retrouve Collapse sur :
- Leur Page facebook
- Leur Bandcamp
- Leur chaîne YouTube