Une soirée rap qui s’annonce bien. Ce soir du 11 février 2016 c’est « Silence Cosmique » de Monkey Theorem -un des groupes de rap phares de la ville – et son show plus qu’électrique qui vont enflammer l’Ampérage. Mais pas seulement : d’autres pépites vont les accompagner, et je m’en vais shooter ça.
La salle est encore un peu vide, mais tant pis. Les jeunes lyonnais de Snakes Crew s’installent sans complexe sur la scène et force la chaleur entre les groupes de personnes dispersés dans l’ombre. Un jeu de scène intéressant prend place, ou le collectif domine. Chaque membre assure sa place en tant que maillon d’une chaîne solide.
Géabé se présente comme le strasbourgeois. Il pose ses textes de manière simple, sans artifice, sans doute est-ce sa marque de fabrique à lui. De montrer qu’il n’y a pas besoin d’être le roi du Verbe pour susciter l’émotion et faire passer la sienne. Après avoir clamé qu’il n’aimait pas sa gueule, il rassemble la foule autour de « Ma France» et reste noble en contenant son amertume.
Les grenoblois de Monkey Theorem arrivent maintenant. Ils nous ont promis un show en adéquation avec un univers spatial et planant, et ils y arrivent. La mise en scène est grandement réussie. Le duo déverse sur nous une énergie bluffante et plus d’un se souviendra de la mise en scène de « Quadrumane 2.0 » et ses hommes en combinaison venant vider sans scrupule leur fumée sur nos visages souriants.
Le pari est réussi avec un véritable décollage en début de concert et un atterrissage en douceur pour la fin. La sauce prend rapidement et on s’envole, puis la chute se fait coton. Le spectacle est structuré mais non sans une spontanéité heureuse communicative. La surprise fût de voir « Théâtre de nos vies » avec tous ses contributeurs…
Le show glisse vers un rap convivial qui invite sur scène tous les copains de la rime des Monkey, puis tous ceux de la soirée au final. La vérité sonne le glas lorsqu’un copain finit par sortir « Et bien c’est friendly à Grenoble, le 1/3 de la salle est sur scène ! » Vrai.