La montagne ça vous gagne ! La preuve avec l’association Les Gros Nazes Evolution (LGNE) qui organise du 6 au 8 juillet 2018 son premier festival à Pipay : le Buffalo Beats. Pluri-artistique, l’évènement rassemblera activités diverses en journée et concerts le soir. Rencontre avec Mathias Comparat, président de l’association et Alexis Bourgeois, DJ, responsable communication et line-up électro.
Après quatre événements éponymes et moult soirées d’anthologie telles que Guinguettes et Décibels, Réévolutions, Merry Grinch’mas et autres Dauphinades, l’association Les Gros Nazes Evolution (LGNE) organise son premier festival du 6 au 8 juillet 2018 à Pipay : le Buffalo Beats.
Créée en 2010 pour « faire du partage de sons » et coutumière de rassemblements festifs dansants souvent champêtres et spontanés, l’association a mis les moyens pour offrir un évènement « plus grand et plus fédérateur » soutient Alexis Bourgeois, DJ et responsable communication & line-up électro du festival. Objectif : « présenter à tout le monde ce que peut être l’environnement de la fête », le tout en promouvant une « démarche à la fois locale et responsable. »
Et parce que l’association ne manque pas d’humour et sait se démarquer, le thème des cowboys et des indiens a été retenu pour cette édition. Les festivaliers sont donc invités à revêtir leurs plus beaux costumes d’apparat pour l’occasion. La raison avancée : « parce que je trouve ça original » plaisante Alexis Bourgeois.
Il renchérit : « Et aussi parce que certains membres de l’asso ont été au Boom Town et ça nous a marqué […] C’est né d’un délire avec les Powow à la base, c’est pour ça qu’on a fait quatre rassemblements Buffalo. » Ce festival « serait un peu le cinquième. » L’association des Powow ayant cessé son activité, LGNE a tout bonnement « gonzerepris le flambeau pour faire un festival. »
Organiser le Buffalo Beats, un « enchaînement logique »
Créer un festival au pied des pistes de ski, dans les belles montagnes du Grésivaudan, une « opportunité » selon Alexis Bourgeois, l’association bénéficiant d’un soutien de poids, celui de Madame Régine Millet, maire de Theys. La structure avait déjà organisé plusieurs événements libres à Pipay, laissant à chaque fois « le spot plus propre qu’avant ». La maire « satisfaite du travail » de LGNE aurait alors fait savoir qu’elle était « ouverte à discussion ».
« On est allés à [sa] rencontre l’année dernière lors d’un évènement, ça s’est bien passé et finalement on a réussi à avoir l’autorisation » affirme Mathias Comparat, président de l’association. Organiser ce festival : un « enchaînement logique » confie ce dernier.
« On travaille main dans la main, elle est vraiment de notre côté et ça c’est quelque chose de relativement rare pour le souligner » soutient Alexis Bourgeois. D’autant que « si tout se passe bien [l’idée] c’est que ça se renouvelle tous les ans » ajoute-il.
Le Buffalo Beats, une « consécration » également pour Mathias Comparat : « Ça fait huit ans qu’on existe, on essaye de se mettre au maximum sur des structures qui sont pérennes et légales […] ça fait des années qu’on voulait avoir un temps de préparation. »
Et de renchérir : « On va pouvoir mettre en lumière toutes les compétences qu’on a acquises sur ces huit dernières années en ayant un terrain de jeu où on a le temps de se poser, d’installer, de se faire plaisir, de mettre en place une belle déco, une belle scéno etc… ». D’autant que « c’est un site où on a déjà posé donc on n’est pas en terrain inconnu » sourit Alexis Bourgeois.
Un festival pluri-artistique pour tous
Afin d’offrir un évènement ouvert au plus grand nombre, LGNE a décidé de rassembler plusieurs disciplines artistiques. Objectif : « sortir de cet environnement exclusivement musical », ou du moins créer « un univers autour de la musique » avec au programme, conférences, activités et animations en journée. Sans oublier des concerts en soirée.
« On n’a plus vingt ans donc je pense qu’on aspirait à plus » admet Alexis Bourgeois. « Le fait de pouvoir faire à la fois des concerts, du théâtre, des activités l’après-midi peut permettre d’amener des familles du coin de toute la vallée du Grésivaudan. […] Avoir à la fois des arts de rue, de la jongle, faire des conférences, c’est un ensemble plus agréable à vivre. ».
L’association L’Atelier perché fournit un chapiteau et trois conférences sont programmées : « une conférence gesticulée sur le monde de la santé » et de l’industrie pharmaceutique, une conférence dédiée à la cosmogonie et une autre animée par Cultivons nos toits. « Ils feront une intervention pour présenter [leur] projet et aussi créer un espace débat sur l’agriculture urbaine, l’agriculture durable, sur l’autonomie alimentaire au niveau mondial » affirme Mathias Comparat.
Le président de l’association promet également « pas mal d’animations », des ateliers dont un « atelier de créa peinture » animé par un membre de l’association Les Apéro’Artistiques, une « initiation parkour » et bien d’autres surprises, parfois de taille.
« On a toujours voulu offrir au public l’expérience la plus diversifiée qui soit »
Les concerts prendront le relai à partir de 20 heures. Différents styles de musique seront mis à l’honneur : rap et rock’n’roll en première partie de soirée, et électro dès une heure du matin. « On a toujours voulu offrir au public l’expérience la plus diversifiée qui soit » et « qu’il y en ait pour tous les goûts » affirme Alexis Bourgeois.
Et du goût il y en aura! Car le gratin (dauphinois) de l’électro s’est donné rendez-vous pour faire vibrer les montagnes, en témoigne un line-up aux petits oignons. « C’est ce qui nous définit, toutes les soirées qu’on a faites au Drak-Art il y a toujours eu de la techno, de la prog, de la psytrance, de la hard tek, de la drum. Il y a toujours quatre ou cinq genres par soirée » atteste Alexis Bourgeois.
Également DJ, Alexis Bourgeois aka Lexomoule délivrera un « set drum’n’bass énergique et dansant » qui « défoule ». Sans oublier la présence des Shepurien en charge du chill out, « une asso avec qui on collabore depuis vraiment longtemps » insiste-il.
Pour ce qui est des infos pratiques, pas de panique pour les camtars et autres utilitaires, la montée goudronnée de la station de Pipay tiendra lieu de parking. Les festivaliers bénéficieront d’un « grand » camping gratuit dans l’herbe avec « des arbres tout autour » pour retrouver leurs racines. « Très important! » un accès à l’eau potable sera assuré. Des toilettes sèches seront à disposition, mais pour le verre proscription.
Les préventes n’ayant pas encore été écoulées, même si elles sont recommandées, une billetterie sera installée sur place avec toutefois une jauge limitée. Pas de distributeur, les festivaliers sont donc invités à prendre leurs précautions pécuniaires. Et le petit plus! La terrasse du restaurant Farinaud sera ouverte le samedi.
Une démarche locale, responsable et solidaire
Pour cette première édition, LGNE a décidé de faire les choses bien et d’aller au bout de ses valeurs. « On veut vraiment faire participer les acteurs locaux que ce soit au niveau de la musique, on a quelques têtes d’affiche on a vraiment envie de faire jouer des [mecs] de notre asso, des assos des copains, des artistes émergents aussi, des amis qu’on voit commencer à devenir producteurs et à vraiment avoir du talent » avance Alexis Bourgeois.
« Même les stands de nourriture » sont tenus par des « amis ou amis d’amis et font de la nourriture locale, bio et vegan. » Enercoop fournit toute l’électricité sur le festival. « On ne veut pas faire un festival sale ou un faux festival labellisé éco. On veut vraiment aller de bout en bout dans la démarche d’où les toilettes sèches, d’où le fait qu’on veuille vraiment avoir une énergie propre » poursuit Alexis Bourgeois.
Même si le prix des billets est plutôt bas, 15 euros le pass deux jours et 23 euros le pass 3 jours, l’association LGNE s’est engagée à reverser deux euros sur chaque ticket vendu à l’association congolaise Zangayito. « On avait envie d’avoir une démarche solidaire. On l’a commencée il y a deux ou trois ans en faisant des soirées vraiment caritatives, de soutien. On continue ce partenariat » défend Alexis Bourgeois.
Et de renchérir : « On ne recherche pas le bénéfice d’ailleurs, on n’a jamais cherché le bénéfice. On est là pour proposer un prix accessible pour que le maximum de gens puisse venir. Et de toute façon c’est le principe d’une asso. […] Nous, notre démarche c’est de proposer du bon son, d’avoir le plus d’activités et proposer la meilleure expérience possible au public. »
« Si on peut apporter notre pierre à l’édifice [en ayant] une dimension un peu humaine, je trouve ça bien. »
Mathias Comparat, à l’origine de ce partenariat abonde en ce sens : « Je bosse dans l’humanitaire depuis un moment et la collecte de fonds notamment. Il y a un moment où j’ai voulu mettre en pratique les compétences que j’avais directement sur le terrain plutôt que de rester à faire de la collecte de fonds en France. J’avais rencontré une médecin congolaise qui elle avait envie de monter des projets là-bas au Congo-Brazzaville. Il y a très peu de projets de développement qui se font là-bas parce-que la situation politique est vraiment compliquée » déplore-t-il.
Et d’ajouter : « On a fait un voyage exploratoire d’un mois pour aller évaluer les projets qu’il y avait sur place, faire une étude des besoins, des demandes. On est tombés sur un centre de santé communautaire qui est à Brazzaville et il s’est avéré que c’était la première structure d’accueil de jour des handicapés au Congo. » [Projet Nos enfants exceptionnels ndlr]
La structure est tenue par des sœurs dominicaines « ultra motivées […] pour faire évoluer ce projet mais qui ont des grosses problématiques au niveau politique et pour arriver à trouver de l’argent et des moyens pour faire tourner le projet donc nous on s’est naturellement proposés pour faire un partenariat avec elles. »
« Depuis on a organisé des sessions de formation en France […] On a envoyé pas mal de fonds là-bas aussi. » Et de conclure : « Le festival c’est pour clôturer un peu un voyage qui va se faire en septembre ou octobre » avec un spécialiste de l’échographie envoyé « faire une formation d’un mois. » Du matériel sera également donné à l’association.
« Si on peut apporter notre pierre à l’édifice [en ayant] une dimension un peu humaine, je trouve ça bien » sourit Alexis Bourgeois avant d’ajouter : « C’est ça la philosophie LGNE actuellement, comment on se définirait c’est d’avoir du son éclectique, d’avoir une dimension écologique, de sensibiliser au niveau de l’environnement et aussi une dimension humanitaire. » Bref, une asso qui a tout pour plaire !