Si vous ne connaissez pas encore le groupe Altavilla, commencer par regarder leur clip Harrison Ford -issu de leur nouvel album The conquest of gravity- me parait être un bon début. Apparaissant sur la Cuvée Grenobloise 2017, le titre nous affiche un pop-rock haut en couleurs…
Dans le clip du titre Harrison Ford, les membres du groupe Altavilla basculent dans un univers imaginaire. On retrouve toutes les clés du registre fantastique, avec un lieu de passage qui est en fait une porte entre le réel et le merveilleux : ici une ruelle escarpée entre deux immeubles où le groupe va s’aventurer.
Ce passage n’est pas uniquement lié à un lieu. Un homme habillé d’un haut de forme et d’un manteau de fourrure apparait et allume un cigare : il précipite alors le groupe dans l’irréel. Ce personnage farfelu semble être un fameux mélange entre Papa Legba, le Baron Samedi et le Chapelier fou. Je suppose que grâce à Disney vous connaissez déjà le personnage du Chapelier fou, issu d’Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll. Quant à Papa Legba et le Baron Samedi, ce sont tout deux des divinités vaudou. Le premier est le messager des dieux, gardien de la frontière entre le monde humain et le monde surnaturel. Le second est l’esprit des morts et de la résurrection, veillant sur les cimetières. Il est toujours représenté en chapeau haut de forme et costume de soirée.
Gauthier, le chanteur du groupe, interprète brillamment et follement ce personnage. Jouant de sa silhouette filiforme et de ses expressions faciales, il donne une réelle personnalité à la figure fantastique… Ce chapelier vaudou accompagne les membres du groupe tout au long de leur découverte d’un monde fait d’ombres et de lumières.
Comme souvent avec les clips qui ne sont pas des réalisations à gros budget, la créativité se doit d’être au rendez-vous : défi relevé pour Altavilla. Ici, l’univers pétillant est crée par des jeux de lumières (gérée par Yann Duarte), des jeux d’acteurs et des chorégraphies cocasses (Toufik Maadi et Manon Contrino) et par des superpositions et collages entre les images des musiciens, ainsi que des images de feux d’artifices (effets spéciaux de Lucile Fauron et Lena Pradelle). Le tout étant orchestré par Nicolas Habas. Le résultat est bon, et fonctionne bien : on se retrouve aux côtés du groupe, plongé dans un univers au visuel finalement assez galactique. Cette esthétique aux allures de science fiction peut-être vue comme un clin d’œil au titre : Harrison Ford, nom de l’acteur connu pour avoir joué le rôle de Han Solo dans Star Wars. Pour l’anecdote, ce titre a été choisi en référence compétitive à Clint Eastwood de Gorillaz.
Vous noterez également les références au monde de la nuit et de la fête avec les lumières laser et la boule à facette. Le clip peut donc rappeler nos états parfois seconds de soirées, qui nous emmènent eux aussi dans des univers pseudo-magiques. Et ce n’est pas la mine étonnée et déconfite des musiciens ressortant de la ruelle, miroir de vos têtes en sortie de boite, qui viendront dire le contraire.
Regardez le clip jusqu’à la fin, histoire de voir le salut psychédélique du chapelier en scène de clôture. Je crois qu’il vous dit « à bientôt »… Mais attention à vous, l’abus de chapelier fou est dangereux pour la santé.
► Retrouvez Altavilla le jeudi 2 février à la Belle Électrique pour la soirée Cuvée Grenobloise !
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