Actif sur la sphère grenobloise depuis une dizaine d’année, avec deux albums remarqués et de multiples concerts dans la région, doit-on encore présenter Kespar ? Pour ceux qui auraient besoin d’un portrait d’artiste, voilà une petite interview pour mieux cerner le personnage …
Si tu devais te présenter le plus brièvement possible ?
Verseau ou dragon dans le calendrier chinois, j’aime bien la musique et les psychotropes. Je fais des rimes et je chante sous ma douche depuis plus de 10 ans, sans grand succès. J’aimerais si possible me réincarner en chat.
Je vois. Et si maintenant tu nous faisais plutôt une petite sélection de tes morceaux, pour te découvrir ?
Si je devais en citer quelques uns, ce serait « La Force », « Seul » (feat Nemo Nebbia); « Décalé », « Au calme », « FQTV ».
D’ailleurs, s’il y en a un que tu préfères partager sur scène, c’est lequel ?
Pour l’instant « Décalé » reste un de nos meilleurs morceaux de live.
Qu’en est-il de ton parcours, si tu devais le résumer ?
Après une chute en vélo je suis devenu rappeur et autiste. J’ai commencé seul, fait partie d’un groupe de funk (Atomic Bounce, 2008) puis d’un collectif hip-hop sur Grenoble qui nous a permis d’accéder à des grosses scènes (Contratakerz, 2012). J’ai continué en solo et notamment avec le beatmaker Linkrust, avec qui j’ai sorti un EP (Way Too Slick, 2014) et Voie Off (2016).
Que fais-tu d’autres lorsque tu ne bosses pas ton rap ?
Je suis graphiste web en freelance, j’organise des jam session [au café-concert le One Ness, les sessions One’Jam Open mic] , j’anime des ateliers rap/écriture et je vole du saumon pour survivre.
Tu évoques souvent dans tes textes les rappeurs actuels commerciaux… que tu détestes. Peux-tu m’en dire plus sur ta vision du rap en général ?
No hate, je ne déteste aucun artiste même si j’en trouve certains particulièrement nazes, mais ça c’est les goûts et les couleurs. Pour moi le rap est une forme artistique comme une autre, tout le monde a le droit de l’utiliser. Je n’aime pas les mauvais flow, bon ça peut faire de bons pères de familles quand même !
Le rap s’est tellement diversifié… Je ne peux pas dire du mal de ça, c’est la preuve que notre art est un vrai mouvement qui ne meurt pas mais évolue. Pas juste une mode comme certains ont pu le décrier dans les 90’s.
Le critère commercial n’est pas tellement mon souci, j’écoute beaucoup de gros tubes quand la musique est au rendez-vous. J’ai un peu du mal avec les arrivistes ou les personnages montés de toute pièce qui ont besoin d’une équipe de 12 pour finir un album, mais je garantis pas de pas devenir comme eux si on me propose un gros contrat. Oups, j’ai dis une connerie.
Cabaret frappé 2016, Grenoble.
D’ailleurs, le rap à Grenoble, c’est qui pour toi ?
Beaucoup d’artistes travaillent et sortent de la qualité par ici, on a un vivier de talents mal ou pas du tout accompagnés pour aborder le marché national.
La première référence rap de la ville c’est Jeff Le Nerf bien entendu. Sinon je vais te citer des potes : c’est pas très fair-play, car beaucoup de monde rappe à Grenoble, mais allez quand même jeter une oreille à L’Apprenti, DLC, Nemo Nebbia, Monkey Theorem, SOH, Vin’s, Artivistes, Le Rago, Kercla et j’en oublie… et bientôt ma préférée Lecyjade qui travaille encore son projet dans l’ombre.
Et toi dans tout ça : comment souhaites-tu évoluer ?
Faire du neuf, aborder des nouvelles esthétiques, rapper mais aussi chanter, j’ai déjà commencé tout ça et j’espère commencer à en faire voir la couleur bientôt…
Si tu devais convaincre quelqu’un en une phrase d’écouter tes morceaux ?
Ça dépend si on a le droit aux armes à feu ?
… Un dernier mot de la fin ?
Aimez-vous , le reste c’est plus ou moins de la merde.
On retrouve Kespar sur :