Doucement, mais sûrement, les vagues de La Marine déferlent sur notre scène locale et apportent avec elles les mélodies d’une musique introspective et travaillée. Après un long processus de création, et quelques dates remarquées, le duo « pop-électronique » grenoblois s’apprête enfin à sortir son premier EP, « Sonless King », à l’occasion d’une release party qui aura lieu à la Belle Électrique ce jeudi 17 octobre… L’occasion d’une rencontre, avec Yann et Christophe, pour tenter d’en apprendre un peu plus sur la recette d’un projet prometteur.
On qualifie votre musique de « pop électronique ». Il s’agit en tout cas de musique très planante, propre à l’introspection… Quelles sont vos influences ? Où allez-vous puiser cette douceur ?
Aujourd’hui les barrières entre les styles ont tendance à s’effacer, pour laisser place à des courants musicaux de moins en moins définissables. Nous écoutons de l’électro, du hip-hop, du rock indé, ou de la folk… Mais nous avons été beaucoup inspirés d’artistes (autant visuellement que musicalement) qui, comme nous, ont puisés leur inspiration dans des styles différents, mais dont la musique et toujours empreinte d’une certaine mélancolie. Il est donc assez difficile pour nous de mettre notre musique dans une “case”.
Mais s’il faut en choisir une, la pop-électronique est un terme assez vaste est changeant pour avoir du sens.
Dans La Marine, vous fonctionnez en duo. Qu’apportez-vous de particulier l’un à l’autre pour créer ce son unique ? Comment pouvez-vous définir votre complémentarité ?
On est effectivement très complémentaires. L’un (Yann) est très à l’aise dans des univers plus complexes harmoniquement ou la maitrise des instruments et le chant, alors que l’autre (Christophe) est meilleur sur la partie Sound design/synthétiseur et pour ce qui est de trouver des rythmiques.
Mais ça change souvent selon les morceaux : il n’y a jamais une recette qui marche à tous les coups, ça reste assez imprévisible, et c’est toute la magie du truc.
Dites-nous en plus à propos de ce premier EP qui va sortir : dans quelle ambiance de travail s’est-il enregistré, et avec quels objectifs pour vous ?
Ce premier EP s’est fait attendre. Il a été enregistré il y a maintenant trois ans, en un week-end, retiré à la campagne dans une ambiance hyper particulière. On avait à ce moment besoin de prendre du recul sur plein de choses, se détendre, et faire de la musique en ne pensant a rien d’autre.
Et au final le résultat a été un EP personnel, intimiste et absolument spontané.
Le travail scénique a l’air important pour vous. Lors de vos concerts, la scène est plongée dans l’obscurité, avec seuls quelques néons bleus pour accompagner vos mélodies. Comment vous est venu l’idée de cette mise en scène soignée, épurée ?
A l’image de notre musique et de tout notre univers, minimaliste, dans le détail, le choix de chaque petit élément qui fait la force du tout… On est pas du genre à faire des solos impressionnants, on admire la finesse.
En parlant de scène… Quel est le moment que vous redoutez le plus, et celui, au contraire, que vous attendez le plus ?
Pour ce qui est de la scène, c’est un exercice assez compliqué pour nous : on aime partager notre musique, mais on n’aime pas ce fameux moment de stress juste avant de monter sur scène car notre live est ambitieux avec beaucoup de machines et d’électroniques, du coup on n’est jamais à l’abri des plantages… Alors le moment qu’on aime le plus c’est une fois que le live est parti, et qu’on a plus du tout en tête la partie technique et qu’on a plus qu’à penser à la musique et à vivre le moment avec le public.
Quels sont vos projets après cette sortie d’EP, et surtout, qu’est-ce que l’on peut vous souhaiter de mieux pour les prochains mois ?
Cet EP est un tournant pour nous, car après tout ce temps, le projet existera vraiment physiquement. On a donc décidé de le défendre en l’accompagnant d’un clip que vous découvrirez prochainement. On a aussi organisé une petite tournée, une petite série de dates dans des endroits qu’on aime… Et un deuxième EP qui verra le jour par la suite.