Projet KO, c’est la nouvelle formation rock grenobloise qui a bien attendu la période de la campagne présidentielle pour lâcher une bombe auditive et visuelle politisée jusqu’aux dents. Une vidéo psychédélique jetée tel un pavé dans la mare, qui tire l’alarme sur la poussée du FN dans un rock brutal aux frontières du punk, conscientisé. Un rock français rugissant.
 

Le rock comme arme politique

Avaient-ils anticipé les résultats du premier tour ? La vidéo « la France de demain » est apparue sur la Toile le mois dernier – autrement dit, aux prémices de la campagne présidentielle française. Provocant ? Assurément. Mettant en scène des images des manifestations des électeurs de l’extrême droite du pays, entrecoupées des paroles cyniques du titre en question, Projet KO se présente d’emblée, de manière assumée, comme un groupe étant motivé par une dénonciation assez brutale de notre société.
 

 
Sortant les crocs contre l’extrême droite dès le premier clip, ils font de leur rock incisif une arme de dénonciation sociale et politique. Les guitares et sons électroniques, saturées et martelants, sont là pour appuyer un propos direct et frontal. Oui, le discours est clair, et même culpabilisant : n’avez-vous pas honte de votre hypocrisie banalisée ?  « Les migrants, j’les soutiens / Dans d’autres pays que le mien », parole du premier couplet, illustre parfaitement cette volonté de faire effet miroir sur nos contradictions.
 

Des noms de la scène grenobloise

Formation jeune de moins de six mois, Projet KO n’en est pas moins un projet porté par des figures grenobloises déjà connues de la scène locale. Thom, à la guitare, Geccs à la batterie et Nico à la voix & aux machines reviennent en effet d’expériences musicales locales tout aussi percutantes que leur nouveau projet.

Parmi celles-ci, nous pouvons citer le groupe de reprises rock-punk Monsieur Machango pour qui Geccs est aussi le batteur. Nico, quant à lui, a déjà prêté sa voix et partagé son amour des samples pour les formations Trompe Le Monde et Paraffine, ex- groupes grenoblois dont le deuxième, connu dans les années 2000, a su se rayonner au-delà de Grenoble avec des albums comme « Intérieur-nuit » ou « 22 :22 ».

De gauche à droite : l’album 22:22 de Paraffine, le groupe Trompe Le Monde et Monsieur Machango.

Une fois les références données, nous comprenons mieux l’orientation prise par Projet KO. L’aspect décomplexé de l’ensemble du projet ne sort pas de nul part… Mais prend une forme bien nouvelle, sans hésitation. Gueularde, mais maîtrisée, la musique de Projet KO ne promet pas une suite des plus tendres : pointés du doigt, ils font de nous leur bouc-émissaire, dénonçant une responsabilité collective assez taboue. Rythmée et sans limites, elle se fait le porte-parole d’un rock encore contestataire, insoumis, sans foi ni lois… un rock grenoblois ?

 

On retrouve Projet KO :  

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