Je dois bien l’avouer, le Rock ce n’est plus le style de musique qui me fait vibrer aujourd’hui. Bien sûr, les Stones, Rage Against the Machine et Nirvana résonnaient dans ma chambre d’ado, j’ai même été bassiste dans un groupe de rock, j’ai acheté plusieurs Rock’n’Folk ; mais depuis quelques années, j’avais abandonné les riffs de guitares à la nostalgie. Philippe Manœuvre, le son saturé d’une Fender avec un overdrive et toute la mythologie du rock faisaient pour moi partie d’une époque révolue. Honnêtement, ce tremplin du FestiRock m’a quelque peu réconcilié et a réveillé en moi de vieux travers …
J’étais arrivé à l’Ampérage à 19h, bien reçu par le staff de l’événement et comptais déballer mes affaires, pour prendre mes premières photos dans une atmosphère saturée par le tabac froid et l’exaltation du concert. L’ambiance s’installait doucement. Coincé entre des bières vides et des bras tatoués à foison, ça parlait Tinder et groupe de rock des années 2000. Je n’ai pas eu la réponse de s’il fallait relancer un match plus d’une fois ou si Muse avait était plus important que Green Day, trop occupé à mitrailler de photo ces backstages couvertes de stickers de groupes.
Après avoir été introduit par un des membres du staff, arrive le premier groupe. This Gus Thing, c’est le son funk-rock qu’il fallait pour secouer une foule un peu engourdie par la bière et l’attente. Je n’avais jamais entendu ce groupe, ni aucun des autres qui suivirent d’ailleurs et pour tout avouer, mes connaissances en funk sont maigres. Mais est ce qu’on a vraiment besoin de ça pour comprendre le groove du trio lyonnais ? Non, vraiment pas.
Alternant ballade rock, morceau dansant et solo aux sonorités très funk, la soirée commençait doucement à s’animer et les gens remplissaient de plus en plus l’Ampérage. La prestation était plus qu’honnête et promettait le meilleur pour le reste de la soirée. Leurs participations au festival auraient pu être une comme les autres, si le guitariste n’avait pas esquissé ses plus beaux pas de danse et déhanchement sur un des morceaux de fin, sûrement la « chose » qui avait pris le contrôle. En bref, la rythmique était bonne, le guitariste très amusant et le chanteur investi ; tous ces éléments réunis pour donner à la soirée le ton festif dont elle avait besoin.
Le festival a pris un tournant plus hardrock avec l’intervention des SunSharpies, 4 jeunes talents Lyonnais encore. Ça sent Led Zeppelin, WolfMother et Muse à plein nez quand ils saisissent guitare et basse. En tout cas, ils ont réussi à faire sauter une partie du public en quelques morceaux avec des riffs lourds et très entraînants, et ont fait monter la tension du Festirock. En toute franchise, c’est sans aucun doute mon coup de cœur de la soirée.
J’ai découvert avec beaucoup d’enthousiasme cette musique, ce rock alternatif qui peut pencher vers le hard rock, un joyeux mélange qui balaye un large spectre musical, allant de Green Day à Gojira. Et c’est surtout le groupe qui m’a fait le plus bouger, le plus sauter ; des réactions qui ne peuvent normalement arriver que sous l’effet de certains bangers de rap. En résumé, les SunSharpies m’ont fait redécouvrir certains de mes anciens groupes préférés, que j’avais laissé dans mes cartons d’adolescent.
Le troisième groupe du Festirock, a sûrement l’une des formations, à mon sens, les plus originales du festival. Une basse, une batterie, un micro, et deux personnes qui produisent un son presque oublié depuis la mort de Kurt Cobain. Si l’âge d’or du Grunge est passé pour une majorité des gens, Paranoids Cats perpétue son héritage à travers des morceaux au timbre particulier.
Le fait de n’avoir qu’une basse, donne au son une texture grasse et lourde ; pourtant, on ne se dit jamais qu’il manque une guitare. Le batteur a été désigné comme le meilleur du festival par l’organisateur principal de la soirée et je pense effectivement qu’on peut faire un consensus sur son incroyable technicité. Ce duo a tout donné lors de son passage, et ça faisait du bien de sentir une énergie pareille. De la transpiration, de la saturation et un bourdonnement entraînant …
Pour finir la soirée en douceur, Bear’s Towers a sorti les guitares acoustiques pour accompagner la douce voix d’Aurélien Pinget, participant de l’émission The Voice.
Un mélange subtil mais reconnaissable d’Asaf Avidan, The Lumineers et Mumford And Sons, qui séduira aisément tous ceux qui aime le folk, ou aime se laisser porter par des ballades mélodiques et touchantes. On arrête de sauter partout, on prend ses amis (ou plus si affinités) par la taille ou les épaules et on se balance au son des mélodies de Bear’s Tower. Je dois reconnaître avoir eu une période folk durant mon entrée au lycée, alors c’est vrai que j’étais en parti le client idéal pour ce genre de musique, mais je pense ne pas être le seul au vu du succès de ce concert …
Le festival s’achève désormais sous les applaudissements, puis sur un discours du responsable de l’organisation du Festirock. Le public n’a pas manqué d’être très réactif durant cette intervention, applaudissement et intervention ont secoué ce débriefing de fin de soirée. Les Bear’s Towers ont gagné le Tremplin, et c’était sans aucun douté mérité, mais cette décision n’émanant que de l’organisation et non du public, il est difficile de dire que c’est un choix unanime.
En tout cas, quelque chose est certain, c’était une soirée très agréable, bien animé avec des artistes talentueux et des étudiants motivés pour s’assurer du bon déroulement de l’événement. J’espère vous croiser à la 4ème édition du FestiRock, le 7 juillet à Saint André le Gaz pour y retrouver les Bear’s Towers et de nombreux autres groupes !